JANA STERBAK À ROUYN-NORANDA
Date
Sleep, 2018, Photographie Fujiflex / Fujiflex photographic print
D’origine tchèque, née en 1956, émigrée au Canada à l’âge de 14 ans avec ses parents aux lendemains du printemps de Prague, vivant aujourd’hui à Montréal, Jana Sterbak est l’une des artistes canadiennes les plus en vue sur la scène internationale.
Tôt dans son parcours, elle attire l’attention, et tout particulièrement avec Vanitas, robe de chair pour albinos anorexique, qui suscita toute une polémique lors de l’importante exposition présentée en 1991 au Musée des Beaux-Arts du Canada sous le commissariat de Diana Nemiroff. Récipiendaire du Prix du Gouverneur du Canada en 2012, elle a représenté le Canada à la Biennale de Venise en 2003.
En 2017, elle reçoit le Prix Paul-Émile-Borduas, candidature soutenue par le MA pour cette distinction qui récompense l’apport exceptionnel d’un artiste québécois en art visuel. Au printemps 2018, elle est nommée Compagne des arts et lettres du Québec, insigne soulignant la contribution d’une personne au rayonnement ou à l’évolution du Québec.
Surtout présente sur la scène internationale au cours des dix dernières années, Jana Sterbak effectue un retour en force au Canada avec cette exposition à Rouyn-Noranda. Avec plus d’une trentaine d’oeuvres, Jana Sterbak à Rouyn-Noranda est la plus importante exposition jamais présentée au Québec par cette artiste d’exception.
Des oeuvres majeures prendront place dont Planétarium, onze sphères de verre jamais présentées en Amérique; la triade des attributs de pouvoir que sont Spare Spine, une épine dorsale en bronze comme sceptre, Hot Crown, une couronne branchée au 200 volts et Pomodoro, une tomate d’or. S’y trouvent aussi des oeuvres emblématiques tel que Generic Man, l’homme à la nuque tatouée d’un code barre, Hand with cones, une main aux doigts entourés de rubans à mesurer, ou encore Artist as combustion, œuvre archive d’une performance de 30 secondes au cours de laquelle une flamme s’élève au-dessus de la chevelure de l’artiste nue.
Fortement influencée par les artistes et intellectuels Marcel Duchamp, Joseph Beuys, Milan Kundera, Franz Kafka ou plus près de nous Yves Gaucher, l’œuvre de Jana Sterbak apparait à la fin des années 70 et s’inscrit dans la foulée des avancées de la performance sur la scène artistique québécoise alors en pleine ébullition. Travaillant tout autant avec le milieu anglophone et le milieu francophone canadien et québécois, l’artiste montréalaise construit son œuvre dans un premier temps autour d’une forte préoccupation pour la condition humaine où le corps, le vêtement et la prothèse soulignent l’imperfectibilité de l’humain le conduisant à l’invention, à l’expérimentation et à la mutilation comme le souligne par exemple Tricholomania, un fouet de cheveux au manche de verre.
S’ouvre ensuite, avec entre autres Waiting for high water (WFHW), film tourné à trois caméras par le chien Stanley à Venise, un cycle qui aborde les préoccupations environnementales et dans lequel s’inscrit justement Planétarium, véritable ode au firmament. Mask, une étrange burqa crochetée, renoue ces dernières années avec les préoccupations premières de l’artiste, mais d’où émane une réflexion subtile et perspicace à propos de notre convivialité dans l’espace publique. Réflexion à laquelle résonne la toute récente Sleep, œuvre qui s’inspire du dieu Hypnos et qui orne l’affiche de Jana Sterbak à Rouyn-Noranda.
L’exposition Jana Sterbak à Rouyn-Noranda a été conçue et mise en scène par Jana Sterbak et Denis Labelle, tandem rigoureux et dévoué, avec la participation du directeur général du MA, musée d’art Jean-Jacques Lachapelle.
Le MA tient à souligner la collaboration de Louis Joncas et André Laroche de la Galerie Laroche/ Joncas (Montréal), du musée Lehmbruck (Duisburg, Allemagne) et la Galerie Barbara Gross (Munich, Allemagne) pour l’acheminement des œuvres.
Des remerciements chaleureux sont adressés à Laurier Lacroix (historien de l’art), Marie Lavigne (historienne de l’art), Marie-Hélène Leblanc (directrice de la Galerie UQO), Jake Moore (artiste), Marie-Josée Lafortune (directrice générale d’Optica), tous signataires d’une lettre d’appui à la candidature de Jana Sterbak au Prix Paul-Émile-Borduas 2017.
La réalisation de cette exposition a été rendue possible grâce au soutien à la mission du MA par la Ville de Rouyn-Noranda et à l’aide au fonctionnement du Ministère de la Culture et des Communications du Québec. Nous remercions Jean-Claude Loranger et Carolyne Cloutier de la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda, partenaire à l’éducation au musée depuis plus de 5 ans. Que soit aussi remerciée Joanne Boissonneault, conseillère aux relations avec le milieu à Hydro-Québec pour le soutien apporté à Jana Sterbak à Rouyn-Noranda. Les premiers dimanches du mois gratuits sont soutenus par le député et ministre Luc Blanchette. Merci à Étienne Lacombe, Éric Lirette et Félix-Antoine Parent du Centre Polymétier pour les ouvrages de construction, à François Labbé de la Maison Dumulon pour la réception privée, à Léa St-Louis de La Barbak pour les savoureuses saucisses et au Trèfle Noir pour sa bière artisanale.
Le directeur général tient à souligner le soutien apporté par le conseil d’administration composé de Olivier Pâquet (président), Lucie Dubé (vice-présidente), Manon Théberge (secrétaire), Francis Vallières (trésorier) et les administratrices et les administrateurs Lucie Tremblay, Julie Lavoie, Virginia Pésémapéo-Bordeleau, Jean-Ambroise Vesac et Louise Lambert.
Sont également remerciés pour leur diligence l’équipe du MA : Karyne Brassard (adjointe à la direction); Sabina Chauvin-Bouchard (médiatrice culturelle), Vanessa Michaud (conservatrice), Brad Caldwell (gestionnaire des collections), Yann Poulin (technicien), Dérek Bégin et Marc-Olivier Hamelin (préposés à l’accueil). Un merci tout spécial pour leur support au montage, les bénévoles André Gagnon et Michel Lapointe.