Structuré comme un empilement en encorbellement, le modelé arrondi de la voûte emprunte la forme du Mont-Chaudron. Alors que des matériaux éphémères confrontent la forme immuable du rocher, la construction offre néanmoins aux visiteurs la possibilité d’une interaction, celle d’un regard furtif sur des trésors cachés. À la manière du filon d’or qui court dans les entrailles de la région, La Voûte et son inaccessible intérieur brillent d’un éclat ensorcelant. Présentée à la manière d’un temple-montagne, l’installation de Poitras touche aux notions de possession et de dépossession et contribue à redéfinir le lieu. L’art est à tous et l’or ne l’est pas.

Les installations sculpturales de Joanne Poitras portent sur la création de dispositifs qui engagent fortement la perception du regardeur. Elles appartiennent au monde organique, mais aussi à un système géométrique rationnel. Construites de structures simples, ces organisations serrées sont harmonisées par le mouvement d’élévation et la disposition accrocheuse. Chaque amoncellement réalisé porte son récit et convoque au métissage des médiums et des techniques.

La Voûte résulte d’une résidence-création au sein de quatre collections de l’Abitibi-Témiscamingue. Il s’agit de la collection artistique du MA, musée d’art (près de 1 000 œuvres), de la collection archéologique de la Corporation Archéo-08 (plus d’un million d’artéfacts), de la collection historique de la Corporation de La maison Dumulon (plus de 3 000 objets) et de la collection archivistique de BAnQ Rouyn-Noranda (plus de 1200 mètres linéaires d’archives manuscrites et des centaines de milliers de documents iconographiques, cartographiques, vidéo et sonores).